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“Noël au balcon, Pâques au tison” : un dicton fiable ?

26/12/2023

C’est un dicton bien connu : si Noël est au balcon, Pâques sera au tison. Mais que signifie-t-il vraiment ? Comment peut-on affirmer qu’un jour est “au balcon” ou “au tison” ? Et surtout, est-il vrai ?

Comprendre le dicton

Ce dicton d’apparence simple est en réalité bien difficile à définir ! Si Noël tombe tous les ans à la même date, le 25 décembre, Pâques est une date mouvante définie par le premier dimanche après la première pleine lune qui suit le 21 mars, et peut tomber jusqu’à fin avril. 

Aussi, que veulent dire “au balcon” ou “au tison” ? Comment quantifier un ressenti de chaleur ? Pour qualifier le “chaud” et “froid” d’une journée, on utilise les anomalies de températures moyennes, et on fixe un seuil de 1,5 °C d’écart à la normale climatologique 1991-2020.

Ainsi, si la température du jour de Noël est 1,5 °C au-dessus de la normale saisonnière, et que la température du jour de Pâques du printemps qui suit est 1,5 °C en dessous de la normale saisonnière, on peut dire que “Noël au balcon, Pâques au tison”, se vérifie. Au contraire, si la journée de Noël présente une anomalie négative inférieure à -1,5 °C et la journée de Pâques qui suit, une anomalie positive supérieure à +1,5 °C, on dira que le dicton opposé se vérifie. Sinon, c’est que ni l’un ni l’autre ne se vérifient.

Ce que disent les chiffres

À l’échelle de la France, depuis 1947, le dicton ne se vérifie que 11 fois (sur 76 années), l’équivalent de seulement trois fois tous les vingt ans ! La dernière fois qu’il s’est vérifié était en 2014.

Si on regarde plus en détail les 22 anciennes régions françaises, il devient clair que pour l’ensemble des régions, le nombre d’années où ni le dicton ni son opposé ne se réalisent représentent une fraction très importante du total. On a généralement près de six fois plus d’années où aucun des deux ne se vérifie que d’années où le dicton se vérifie.

On ne peut donc pas dire que le dicton “Noël au balcon, Pâques au tison” est un phénomène fréquent.

L’exemple à retenir : 2010, 2011, 2012

Pour bien illustrer cela, comparons les années 2010, 2011, et 2012, au niveau des 22 anciennes régions et de 30 villes de l’indicateur thermique national :

En 2010, la quasi-totalité de la France a eu un Noël froid suivi d’un Pâques chaud, correspondant à l’opposé du dicton “Noël au balcon, Pâques au tison”. L’année suivante, en 2011, la majorité du pays n’a pas vérifié le dicton, ni son contraire, à l’exception du nord de la France qui a eu un Noël chaud suivi d’un Pâques froid. Et l’année suivante, en 2012, la majorité de la France a connu “Noël au balcon, Pâques au tison” ! Impossible donc d’affirmer que ce dicton est vrai.

On peut donc retenir que la température du jour de Noël n’est pas liée à la température de Pâques qui suivra, et que “Noël au balcon, Pâques au tison” n’est pas du tout un phénomène climatologique réel !