Infos météo Vague de chaleur dans le Sud-Est cette semaine.

Infoclimat / Serge L

Météo : vague de chaleur dans le Sud-Est

21/07/2023

Un dôme de chaleur s’est installé depuis lundi en Méditerranée. Associée à ce dôme de chaleur, une masse d’air extrêmement chaud est remontée sur le sud du pays cette semaine.

Restez informés en consultant les conseils de comportements et l’évolution de la situation sur la Vigilance météorologique.

Les 40 °C atteints localement mardi 18, mercredi 19 et jeudi 20 juillet

Après un lundi déjà très chaud sur les régions du sud (28 à 33 °C dans le Sud-Ouest, mais 34 à 37 °C dans le Sud-Est), la chaleur a encore monté d’un cran mardi. Plusieurs stations du quart sud-est de la France, principalement en altitude, ont relevé des valeurs jamais atteintes par le passé depuis leur ouverture. Les 40 °C ont été atteints à plusieurs endroits ces 3 derniers jours.

Le 20 juillet, en lien avec la canicule de ces derniers jours en Corse, la température de l'eau de mer mesurée près de la côte orientale à la bouée d'Alistro a atteint pour la première fois de l'été la barre des 30 °C.

Principaux records sur la journée du 18 juillet 2023 
      
Record absolu – température la plus haute jamais relevée sur la station tout mois confondu : 

  • ALPE-D'HUEZ  (Isère- 1860 m) : 29,5 °C, ancien record : 29,4 °C le 07/07/2015 (calcul depuis le 01/01/1989) ;
  • TIRANGES (Haute-Loire - 603 m) : 40,6 °C, ancien record : 40,2 °C le 07/07/2015 (calcul depuis le 01/01/1983) ;
  • AVRIEUX (Savoie - 1104 m) : 36,0 °C, ancien record : 35,6 °C le 11/07/2023 (calcul depuis le 01/10/1948) ;
  • RENNO (Corse - 755 m) : 38,3 °C, ancien record : 37,2 °C le 01/08/2017  (calcul depuis le 01/06/1993) ;
  • SERRALONGUE (Pyrénées-Orientales - 700 m) : 40,4 °C, ancien record : 37,0 °C le 22/08/2012 (calcul depuis le 01/08/1985). À noter que c’est la 2e valeur la plus élevée jamais enregistrée en France au-dessus de 700 m d'altitude (40,8 °C à Castellane (04) le 28/06/2019).

Record mensuel – la température maximale la plus élevée relevée en juillet :

  • TENDE (Alpes-Maritimes - 636 m)  : 34,3 °C, ancien record : 34,2 °C le 31/07/2017 (calcul depuis le 01/07/1989) ;
  • VAUVENARGUES (Bouches-du-Rhône - 565 m)  : 37,3 °C, ancien record : 36,7 °C le 17/07/2005 (calcul depuis le 01/08/1990) ;
  • AUPS (Var - 497m)  : 38.7°C, ancien record : 38,2 °C le 31/07/2020 (calcul depuis le 01/01/1993) ;
  • LUCHON (Haute-Garonne - 618 m)  : 38,0 °C, ancien record : 37,9 °C le 23/07/2019 (calcul depuis le 01/07/1994).

Principaux records sur la journée du 19 juillet 2023 

Record absolu – température minimale la plus haute jamais relevée sur la station tout mois confondu :

  • GRENOBLE-ST GEOIRS (Isère, 384 m) : 22,5 °C, ancien record : 22,1 °C le 09/08/1994 (calcul depuis 1941) ;
  • CHAMBERY-AIX (Savoie, 235 m) : 24,8 °C, ancien record : 22,7 °C le 15/07/2010 (calcul depuis 1973) ;
  • MEYTHET (Haute-Savoie, 455 m : 22,3 °C, ancien record : 22,3 °C le 20/07/2022 (calcul depuis 1970) ;
  • CAP PERTUSATO (Corse, 107 m) : 26,7 °C, ancien record : 26,5 °C le 10/08/1994 (calcul depuis 1917).

Record absolu – température maximale la plus haute jamais relevée sur la station tout mois confondu :

  • CANNES (Alpes Maritimes, 2 m) : 39,2°C, ancien record : 38,3 °C le 06/08/2017 (calcul depuis 1949) ;
  • MANDELIEU LA NAPOULE (Alpes Maritimes, 104 m) : 39,4 °C, ancien record : 39,2 °C le 06/08/2017 (calcul depuis 1988).

Record mensuel – la température maximale la plus élevée relevée en juillet :

  • TENDE (Alpes Maritimes, 636 m) : 35,0 °C, ancien record : 34,2 °C le 31/07/2017, à noter que le record avait déjà été dépassé la veille 18/07/2023 avec 34,3 °C (calcul depuis 1989) ;
  • CAUSSOLS (Alpes Maritimes, 1268 m) : 31,3 °C, ancien record : 28,8 °C le 31/07/2020 (calcul depuis 1987) ;
  • MONTPELLIER-AEROPORT (Hérault, 1 m) : 37,6 °C, ancien record : 37,5 °C le 17/07/1990 (calcul depuis 1946) ;
  • LE CASTELLET (Var, 417 m, ouverte en 1969) : 36,0 °C, ancien record : 35,6 °C le 15/07/2022 (calcul depuis 1969).

Principaux records provisoires sur la journée du 20 juillet 2023 

Record absolu – température minimale la plus haute jamais relevée sur la station tout mois confondu :

  • PIETRALBA (Corse, 510 m) : 25,0 °C, ancien record : 24,9 °C le 10/08/1999 (calcul depuis 1991).

Record mensuel – la température minimale la plus élevée relevée en juillet :

  • CAUSSOLS (Alpes Maritimes, 1268 m) : 22,1 °C, ancien record : 21,3 °C le 08/07/2017) (à noter que le record avait déjà été dépassé la veille 19/07/2023 avec 21,9 °C (calcul depuis 1987) ;
  • CALVI (Corse, 57 m) : 29,1 °C, ancien record : 29,1 °C le 09/07/2019 (calcul depuis 1960) ;
  • FIGARI (Corse, 20 m) : 26,0 °C, ancien record : 25,4 °C le 26/07/2022 (calcul depuis 1979) ;
  • BORMES LES MIMOSAS (Var, 88 m) : 25,7 °C, ancien record : 25,6 °C le 06/07/1994 (calcul depuis 1971) ;
  • LE LUC (Var, 80 m) : 25,3 °C, ancien record : 24,8 °C le 28/07/1947 (calcul depuis 1946) ;
  • FREJUS (Var, 7 m, ouverte) : 25,8 °C, ancien record : 25,5 °C le 30/07/1982 (calcul depuis 1919).

Record mensuel – la température maximale la plus élevée relevée en juillet :

  • ÎLE DU LEVANT (Var, 118 m) : 35,6 °C, ancien record : 35,1 °C le 08/07/2019 (calcul depuis 1968).

Baisse généralisée des températures, sauf en Provence et en Corse

Ce vendredi, les températures minimales sont encore élevées sur la côte d’Azur et en Corse avec 22 à 26 °C, et les maximales baissent bien dans le Sud-Est, avec généralement 30 à 32 °C. Elles restent toutefois plus élevées localement entre le Gard et le Var ainsi que dans l’intérieur de la Corse, avec des valeurs atteignant encore 32 à 35 °C, localement 36 ou 37 °C dans l’intérieur du Var. 
Au niveau du temps sensible, ce matin quelques orages se sont déclenchés sur la Bourgogne, le Jura et le nord des Alpes. Cet après-midi les quelques pluies présentes sur la moitié nord, se déplaceront vers les frontières de l’est entre Franche-Comté et Alsace en prenant un caractère orageux localement. Sur le relief aussi, Pyrénées et Alpes, des averses orageuses se développent mais elles restent isolées. Ailleurs le ciel est lumineux à part au pied des Pyrénées où les nuages bas persistent par endroit.

Demain samedi, le ciel se chargera près des côtes de la Manche avec quelques pluies souvent faibles et un vent de sud-ouest sensible. Ailleurs, c’est encore le soleil qui l’emportera, même si on aura quelques averses à l’est des Pyrénées.
Les températures atteindront souvent 19 à 28 °C mais elles resteront plus élevées autour de la Méditerranée, comprises entre 30 et 35 °C avec des pointes proches de 35 ou 36 °C sur le Var, les Alpes Maritimes et la Corse. 

Dimanche, une perturbation pluvieuse s’étendra de la Bretagne à la Normandie au nord-ouest de l'Île-de-France et aux Hauts-de-France. Ailleurs, le temps restera largement ensoleillé au sud, plus nuageux sur la moitié nord. Les températures repartiront à la hausse dans le sud,  gagnant souvent 1 ou 2 degrés. La barre des 30°C sera atteinte généralement du sud-ouest aux frontières de l’Est.

Lundi, des averses orageuses remonteront depuis le nord de Midi-Pyrénées vers la région Auvergne-Rhône-Alpes en matinée puis elles se décaleront ensuite vers les frontières de l’est. Le ciel sera chargé sur le reste du pays avec quelques pluies possibles de la Bretagne aux Hauts-de-France. Le soleil s’imposera par contre autour de la Méditerranée. Les températures perdront plusieurs degrés dans l’ensemble, il fera toujours chaud autour de la Méditerranée.

Ensuite, la semaine prochaine, on se dirige vers une semaine bien plus fraîche, avec des valeurs souvent en dessous des moyennes de saison sur une bonne partie du territoire. Autour de la Méditerranée et notamment entre Gard et Alpes-Maritimes, la chaleur persistera tout de même.

Qu’est-ce qu’un dôme de chaleur ?

Il s’agit d’un blocage anticyclonique, une zone fermée de hautes pressions qui emprisonne de l’air chaud à tous les étages de l’atmosphère. Les blocages de hautes pressions existent en toute saison, mais c’est au printemps et surtout en été que le soleil est suffisamment puissant pour favoriser à la fois un ensoleillement puissant et des températures très élevées ou caniculaires. Dans les cas d’un dôme de chaleur, les masses d’air chaud ne sont pas nécessairement advectées (par exemple du sud), mais s’auto-entretiennent voire se réchauffent de jour en jour, avec notamment des processus de compression de la masse d’air via des mouvements subsidents (du haut vers le bas).

Des 40 °C plus fréquents

Lors de l’été 2022, marqué par de nombreuses vagues de chaleur, des températures supérieures à 40 °C ont été régulièrement dépassées. Le nombre de fois où une station du réseau principal (constitué de plus de 100 stations suivies depuis 1950) avait enregistré plus de 40 °C a bondi ces dernières décennies. Depuis 2020, les 40 °C ont été franchis 25 fois par an en France. Auparavant, cela arrivait une ou deux fois tous les 10 ans.

La température la plus élevée jamais relevée en France est de 46,0 °C à Vérargues (34) le 28 juin 2019.

À titre d’exemple, entre 1950 et 1959, les températures ont atteint les 40 °C à deux reprises le 29 juin 1950, avec 40,2 °C à Mont-de-Marsan et le 1er juillet 1952, avec 40,9 °C à Vichy. De 2000 à 2009, le seuil a été franchi 105 fois. Il l’a été 129 fois entre 2010 et 2019 et entre 2020 et 2022, 73 fois.

Observer une température supérieure à 40 °C est de plus en plus fréquent et arrive de plus en plus tôt dans l'année. Ce niveau de chaleur concerne de plus en plus de régions. Nantes ou Caen ont ainsi enregistré leurs premiers 40 °C l'été dernier. Rennes, Orléans et Poitiers en 2019.

Comment qualifier cet épisode de chaleur ? Quand parle-t-on de pic et de vague de chaleur ?

Les termes de pic, de vague de chaleur ou de canicule, correspondent à des définitions climatologiques précises. On parle de vague de chaleur quand la température moyenne à l’échelle nationale  dépasse au moins pendant 3 journées consécutives 23,4 °C en atteignant au moins 25,3 °C pendant 1 jour. Cette température moyenne, calculée à partir de 30 stations de référence, et moyennant les températures minimales et maximales, est appelée l’indicateur thermique national.
La canicule, en revanche, correspond en un lieu donné à une séquence d’au moins trois jours où des seuils de températures minimales et maximales sont dépassés – des seuils déterminés localement en fonction des dangers pour la population. Une vigilance est alors mise en place, de niveau orange, voire de niveau rouge pour des chaleurs extrêmes.

Une vigilance orange peut-être également émise lors d’un pic de chaleur très intense : dans ce cas, même si la condition stricte du dépassement de seuil sur trois jours n’est pas respectée, l’intensité de la chaleur prévue sur 24 ou 48 h est telle que malgré la courte durée de la séquence, la vigilance orange est nécessaire.

Les épisodes de chaleur accentués par le changement climatique

Le recensement des vagues de chaleur depuis 1947 indique clairement que la fréquence et l’intensité de ces événements ont augmenté. Alors que la France connaissait en moyenne 1,7 jour de vague de chaleur par an avant 1989, elle en a subi 8 par an depuis 2000 et 9,4 sur la dernière décennie.

Quel que soit le scénario d’émission de gaz à effet de serre envisagé, le réchauffement planétaire se poursuivra pendant au moins plusieurs décennies et il va s’accompagner de vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses. En France, leur fréquence et leur intensité devraient augmenter au cours du siècle, avec un rythme différent entre l’horizon proche (2021-2050) et la fin de siècle (2071-2100). 

La fréquence des événements devrait doubler d’ici à 2050. En fin de siècle, ils pourraient être non seulement bien plus fréquents qu’aujourd’hui mais aussi beaucoup plus sévères et plus longs, avec une période d’occurrence étendue de la fin mai au début du mois d’octobre. Le contrôle des émissions de gaz à effet de serre sera déterminant pour leur stabilisation dans la seconde moitié du XXIe siècle. 

Avec une politique climatique conduisant à stabiliser le réchauffement climatique avant la fin du siècle, le nombre de jours de vagues de chaleur ne devrait augmenter que faiblement au cours de la deuxième moitié du XXIe siècle. 

Sans politique climatique, il y a 3 chances sur 4 pour que le nombre annuel de jours de vagues de chaleur augmente de 5 à 25 jours en fin de siècle selon les régions par rapport à la période 1976- 2005.