Infos climat Temps maussade dans le nord depuis un mois.

Infoclimat / jjk92

Météo : le nord de la France en mal d'été depuis début juillet ?

07/08/2023

Avec les multiples passages pluvieux, les orages et plus récemment les deux dépressions nommées (Patricia puis Antoni), cet été n’a pas montré sa plus belle facette à la moitié nord. Malgré un mois de juin remarquablement ensoleillé et chaud, juillet s’est révélé bien plus mitigé pour ces régions. Depuis le début du mois de juillet, le temps a été régulièrement venté, pluvieux et frais...

Des pluies jamais observées en Normandie ou en Bretagne depuis 1958

Depuis début juillet, il a plu plus une à deux fois plus que de saison de la Bretagne au Bénélux (1 à 2 fois les normales 1991-2010).

Ce temps pluvieux en plein été n'a pas été observé depuis longtemps. Pour certaines stations comme Paris ou Rennes, il n’a pas autant plu depuis plus de 20 ans (il faut remonter à 2001 pour observer des cumuls plus élevés). Ce mois de juillet 2001 à la capitale avait été marqué par une journée extrêmement pluvieuse où plus de 100 mm étaient tombés lors du 6 juillet, un cumul qui suffit à dépasser le cumul mensuel de cette année mais qui a été rapidement rattrapé par les pluies du début du mois d’août.

De plus, en se focalisant sur cette période du 01/07 au 06/08, on s’aperçoit à l’échelle régionale que la Normandie et la Bretagne n’ont jamais connu une séquence aussi pluvieuse depuis 1958. Ce constat remarquable est d’autant plus renforcé par le contraste avec l’été dernier 2022 qui fut frappé par une sécheresse exceptionnelle où de nombreuses stations du nord-ouest enregistrait des records mensuels bas de pluviométrie. Pour l’Île-de-France, 2001 reste devant avec 169,5 mm cumulés sur la région.

Phénomène pas si rare

Ces pluies estivales ne sont pourtant pas si isolées que ça. La séquence maussade la plus récente ne date seulement que de 2021 où de nombreuses gouttes froides s’étaient enchaînées et avaient notamment provoqué au cours du mois de juillet d’impressionnantes inondations à l’est de la France, surtout côté Allemagne. À la même période de l’année sur les régions du nord-ouest, 2014 et 2007 s’étaient également révélés très pluvieux, mais depuis 2015, on déplore majoritairement un déficit de pluie avec seulement 2021 et 2023 qui se démarquent accentuant la sensation d’un temps maussade.

Une fraîcheur relative

En parallèle des pluies, la chaleur peut manquer aux yeux des vacanciers. Le mois de juillet débutait généralement sous le soleil et avec des températures de saison (un épisode de chaleur s’était même installé et avait bien débordé sur le nord du territoire). Néanmoins, à partir de la deuxième/troisième décade, les niveaux ont commencé à chuter en lien avec le courant perturbé qui envahissait le nord du pays.

Les températures sont alors passées en dessous des normales de saison et la tendance est surtout franche en ce qui concerne les valeurs maximales. Pour Paris, cela fait depuis le 23 juillet que le mercure n’atteint pas sa normale l’après-midi (~26 °C) et la capitale n’a pas atteint les 35 °C depuis le début de l’été, un seuil pourtant bravé de plus en plus fréquemment depuis 2009, avec pour seule exception 2021 et 2023...pour l’instant. 

Le temps perturbé s'est en effet installé à partir de mi-fin juillet concernant ainsi le cœur des vacances en termes départs et de fréquentations.

En revanche, l’été météorologique dans sa globalité, qui commence à partir du 1er juin, reste excédentaire pour toutes les régions de la moitié nord porté par un mois de juin remarquablement ensoleillé et chaud.

Pourquoi le soleil et la chaleur peinent-ils à s'imposer au nord du pays ?

Durant le mois de juillet, un large anticyclone ou dôme de chaleur s'est installé en Méditerranée provoquant de fortes chaleurs entre l'Espagne et l'Italie puis dans un second temps en Grèce en débordant au passage sur l'extrême sud de la France. 

Plus au nord, le jetstream (fort courant de vent d'ouest en altitude) descendait suffisamment pour permettre aux perturbations de circuler notamment à partir de la mi-juillet et de tempérer la masse d'air dans ces régions.